L'éditorial de Jean-Claude Mailly, Secrétaire
général de Force Ouvrière, daté du mercredi 4 décembre 2013.
Force Ouvrière a
«ouvert le bal» des consultations du gouvernement sur la réforme fiscale.
Il y a longtemps que nous revendiquons une mise à
plat, afin de réintroduire de la justice et de l'équité dans la fiscalité.
Aujourd'hui celle-ci est perçue comme injuste, compliquée et surtout, certains y
échappent légalement par différents systèmes de niches fiscales ou
d'optimisation.
C'est ce que nous avons expliqué au gouvernement.
Pour nous, une vraie réforme fiscale passe par le rétablissement d'un vrai impôt
progressif sur le revenu, ce qui doit être la colonne vertébrale de toute
réforme. C'est en effet l'impôt le plus juste. Plus on gagne, plus on paie. Or
la France est le pays où cet impôt est le plus mité.
Quand certains ne paient pas l'impôt sur le
revenu parce qu'ils ne gagnent pas assez, on oublie de dire qu'ils paient
beaucoup d'autres impôts, comme la TVA, la TIPP ou la CSG, plus injustes.
Pour les 20% de citoyens les plus aisés, la TVA
pèse ainsi pour 8% dans leurs revenus. Le taux monte à 22% pour les moins
aisés!
Il y a aussi des contribuables très aisés qui
sont loin de payer ce qu'ils devraient. De la même manière, il est anormal que
certaines grandes entreprises échappent à l'impôt sur les sociétés alors que les
PME le paient plein pot.
Il est donc indispensable de tout balayer:
l'impôt direct, l'impôt indirect et la fiscalité locale.
Nous avons également précisé que nous étions
contre la fusion impôt sur le revenu/CSG et contre la retenue à la source. À
suivre donc.
Nous avons également saisi cette rencontre avec
le gouvernement pour déposer le cahier de revendications en matière de salaires
(SMIC, point d'indice, minima conventionnels ou prime transport), d'emploi
(conditionnalité des aides publiques aux entreprises), de chômage (remise en
place de mécanismes de cessation anticipée d'activité, de l'AER, CSP senior
notamment). Nous avons également évoqué les dossiers des retraites, des rythmes
scolaires et de l'AFPA.
Fondamentalement, nous avons réaffirmé au
gouvernement notre opposition au pacte budgétaire européen et à la politique
d'austérité qu'il entraîne, avec son cocktail de rigidité économique et de
flexibilité sociale, réaffirmant ainsi notre opposition à la loi de juin 2013
sur la «sécurisation de l'emploi», découlant de l'ANI du même nom, dont on
mesure aujourd'hui les dangers en termes d'emploi et de droits sociaux.
Garder notre ligne de conduite, ne pas renier ou
oublier nos positions, nous développer syndicalement et construire le rapport de
force.
Sur tout cela nous n'avons pas la main qui
tremble.