L'éditorial de Jean-Claude Mailly,
Secrétaire général de Force Ouvrière, daté du jeudi 18 septembre
2013.
Les manifestations contre le projet gouvernemental sur les retraites ont
rassemblé plus de 300.000 personnes sur l’ensemble du territoire le 10 septembre
dernier. C’est plus que les manifestations du 5 mars contre l’accord national
interprofessionnel (ANI).
Cela signifie qu’elles ont dépassé ce que
j’appelle le cercle militant, celles et ceux qui sont toujours présents. Même si
elles étaient moins imposantes qu’en 2010, qui peut, en France, mettre dans la
rue 300.000 personnes?
L’augmentation de la durée de cotisation n’est pas acceptable, la
compensation des «efforts» patronaux non plus, l’encadrement budgétaire des
retraites, y compris des retraites complémentaires, pas plus.
La mise en
place d’une boîte à outils sur la pénibilité va dans le bon sens, mais
l’alimentation est insuffisante (on pourra partir à 60 ans au lieu de 62!).
Nous ne dirons jamais assez qu’une autre politique économique, des
créations d’emplois et des augmentations de salaires sont la meilleure réponse
au dossier des retraites et, plus largement, à celui de la protection sociale
collective.
L’augmentation des salaires est d’ailleurs –et ce n’est pas
un hasard– une revendication prioritaire. L’absence de coup de pouce au SMIC, le
gel des traitements des fonctionnaires, les ponctions fiscales supplémentaires
laminent le pouvoir d’achat de ceux qui vivent d’un salaire, d’une retraite,
d’allocations ou de minima sociaux.
14,3% de la population est
maintenant sous le seuil de pauvreté!
Être indépendant c’est ne pas
lâcher prise, c’est savoir résister, c’est savoir prendre date.
Comme
j’ai déjà eu l’occasion de le dire, nous ne sommes ni des béni-oui-oui, ni des
béni-non-non. Cela agace nos interlocuteurs qui aiment mettre les gens et les
organisations dans des cases.
S’agissant de Force Ouvrière, notre
indépendance et notre liberté de comportement nous rendent incasables.
Nous devons en être fiers.